C.P.E. : REPONSES AUX CONTRE-VERITES
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Gaëtan GORCE, député PS de la Nièvre: « Le fait que les contrats de travail doivent être encadrés par la loi est-il un archaïsme appelé à disparaître devant les lois du marché ? ».
- Le CPE est bien évidemment encadré par la loi. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est actuellement débattu à l’Assemblée nationale.
- En tout état de cause, les règles du code du travail s’appliqueront pour le CPE comme pour tout autre type de contrat.
Gaëtan GORCE ajoute : « Est-ce au salarié de prendre en charge un risque économique que les entreprises ne pourraient plus assumer ? »
- Le risque économique, il est pour tout le monde : quand une entreprise perd de l’argent, elle finit par mettre la clé sous la porte et les salariés se retrouvent sans travail.
- Le CPE offre précisément de nouvelles garanties pour les salariés : droit à la formation dès le premier mois, indemnité de licenciement dès le quatrième mois.
Alain BOCQUET, Président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, le CPE est tout simplement un « contrat pour éjecter ».
- Un contrat qui permet au salarié de consolider son emploi au fur et à mesure du temps passé dans l’entreprise, est-ce un contrat pour éjecter ? Avec le CPE, l’objectif, c’est de construire un emploi stable : les indemnités de licenciement et la durée de préavis augmentent en fonction de l’ancienneté.
- Un contrat qui permet à l’employeur d’accompagner et de former un nouveau collaborateur, est-ce un contrat pour éjecter ? Quand un employeur décide d’embaucher, quand il investit pour former un jeune, ce n’est pas pour s’en débarrasser.
Philippe DE VILLIERS, Président du Mouvement pour la France - Canal+ : « Si on veut demain une société d'emploi, d'embauche généralisée de tous les jeunes et des moins jeunes, il faut faire tout autre chose, c'est la baisse des charges. »
- Baisser les charges, c’est bien, et c’est ce que nous faisons depuis 1993. Cette année nous consacrons 20 milliards d’euros aux allègements de charges sur les bas salaires. Et nous faisons un effort particulier en faveur des jeunes : les entreprises qui recruteront en CDI des jeunes au chômage depuis plus de 6 mois bénéficieront d’allègements de charges spécifiques.
- Mais cela ne suffit pas. Depuis 1993, le chômage des jeunes n’est jamais passé sous la barre des 18%. Il faut une réponse spécifique : le Contrat Première Embauche.
Laurent FABIUS affirme que « le grand danger » du CPE est que les jeunes qualifiés « ne se verront plus proposer un CDI. »
- Ce n’est pas le grand danger de demain, c’est la réalité d’aujourd’hui : 70% des jeunes sont embauchés en CDD, la moitié de ces CDD durent moins d’1 mois. Avec le CPE, les jeunes se verront proposer un véritable CDI pour un emploi qui se consolide au fil du temps.
- Quant aux jeunes qui ne souffrent pas de la précarité aujourd’hui, ce sont le plus souvent des diplômés qui ont des compétences très recherchées par les entreprises. Il n’y a donc aucune raison pour que leur situation change : ils continueront à se voir proposer un CDI classique.
Gaëtan GORCE, député socialiste – Les Echos : « Où est le progrès [par rapport à un CDD ou à un stage] quand le CPE peut être rompu à tout moment sans motif ? » - Avec le CPE comme avec n’importe quel type de contrat, le droit du travail protège les salariés. Un employeur ne pourra pas mettre fin au contrat première embauche d’une femme parce qu’elle serait enceinte, ou d’un salarié en raison de ses convictions ou de sa vie privée.
- En cas de rupture du CPE, le salarié reçoit une prime de 8% nette de cotisations sociales, ce qui équivaut à la prime perçue en fin de CDD. La différence, c’est qu’avec le CDD, dans tous les cas, le contrat se termine à l’échéance prévue, tandis qu’avec le CPE, on a toutes les chances de continuer dans son emploi.
- Le CPE donne droit à des garanties nouvelles : en cas de rupture après 4 mois passés dans l’entreprise, un jeune qui n’a pas droit aux Assedic peut percevoir une allocation de l’Etat de 490 € par mois pendant 2 mois. Aucun CDD ne prévoit cela.
Gaëtan GORCE accuse également le CPE de témoigner « d’une appréciation grossière du chômage des moins de 26 ans. Il traite la jeunesse comme un bloc alors que le chômage touche surtout les jeunes sans qualification. » - Même si les jeunes sans qualification sont les premières victimes du chômage, ce ne sont pas les seuls.
- Pour les jeunes sans qualification, le CPE n’est pas la seule réponse : nous développons massivement l’alternance et nous accompagnons individuellement 130 000 jeunes en difficulté vers l’emploi grâce au CIVIS
Jean-Marc AYRAULT trouve « profondément injuste que le code du travail, parce qu’il y a une faible croissance, soit la variable d’ajustement des politiques publiques de l’emploi ».
- Aujourd’hui, ce qui doit nous préoccuper, ce n’est pas le code du travail, c’est le chômage des jeunes. Ce sont eux qui servent de variable d’ajustement sur le marché de l’emploi et qui subissent de plein fouet la précarité. Le CPE leur offre une nouvelle opportunité pour accéder rapidement à un emploi stable.
- Le CPE n’est pas la seule réponse apportée au chômage des jeunes. Nous construisons un véritable parcours vers l’emploi, en créant un service public de l’orientation, en encadrant les stages et en développant l’apprentissage.
François CHEREQUE a déclaré que « les effets négatifs du CNE et du CPE auront lieu après les présidentielles » en 2007, parce qu’« entre les embauches des CNE et la possibilité de licencier, il y a deux ans, comme pour le CPE ».
- D’abord, le principe même du CPE, c’est un emploi qui se consolide au fur et à mesure du temps passé dans l’entreprise : des indemnités de licenciement et une durée de préavis qui augmentent en fonction de l’ancienneté.
- Ensuite, croire que les employeurs qui ont embauché en CPE licencieront leurs salariés au terme de la période de consolidation, c’est méconnaître la réalité des entreprises : quand on a investi du temps et de l’argent pour accompagner et former un nouveau collaborateur, ce n’est pas pour s’en séparer.
François HOLLANDE – 22 janvier – Le grand jury RTL-Le Monde, surenchérissant sur l’idée de service civil volontaire, affirme « l’instauration d’un service civil obligatoire en cas de retour de la gauche au pouvoir (…) dont une part pourrait être un service national à vocation militaire »
-la conscription obligatoire est une idée d’un autre siècle ! c’est juste pour le premier secrétaire du PS, une manœuvre pour retrancher une classe d’âge des chiffres du chômage.
- au contraire de la gauche, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un service civil volontaire, fondé sur le libre choix des jeunes, le partage des valeurs citoyennes de la République, la préparation à la vie active et le brassage social.
-plusieurs formes de service civil seront proposées et permettront de concrétiser un projet au sein d’un organisme visant l’insertion professionnelle ou ayant une mission d’intérêt général.Chaque jeune y bénéficiera d’une formation aux valeurs civiques, et si nécessaire d’un accompagnement dans sa recherche d’emploi ou de formation
Annick COUPE, porte-parole nationale de l’Union syndicale Solidaires, et Aurélien PIOLOT, porte-parole de la fédération SUD étudiants – Libération : « le CPE pourra devenir un contrat de deuxième, troisième, voire quatrième embauche à condition que l’employeur attende 3 mois ».
- L’emploi en pointillés, c’est l’intérim ou le CDD.
- Avec le Contrat Première Embauche, toutes les précautions ont été prises contre de tels abus : Si une entreprise licencie un jeune embauché en CPE, elle doit attendre trois mois avant de pouvoir le réembaucher.
La période de consolidation du nouveau contrat est alors réduite du temps passé dans l’entreprise : si un jeune a passé 12 mois dans une entreprise avec un premier CPE, qu’il est licencié et réembauché avec un deuxième CPE dans la même entreprise, sa période de consolidation n’est plus que de 12 mois.
Lionel JOSPIN, ancien Premier ministre, « il serait juste que des mouvement sociaux se produisent (…) il ne faut pas envoyer à la jeunesse le message selon lequel l’emploi passe par la précarité ».
C’est aujourd’hui que l’emploi des jeunes passe par la précarité ; ne pas l’admettre, c’est refuser de regarder la réalité en face