C.P.E. : REPONSES AUX CONTRE-VERITES (2)
-
Bernard THIBAULT, secrétaire général de la CGT, « le CPE déroge aux normes internationales et au droit du travail tel que nous le concevons dans l’Europe entière ».
- Au contraire, la grande majorité des pays développés ont su adapter leur droit du travail pour favoriser l’emploi. Ainsi, dans son rapport annuel 2005 « Perspectives de l’emploi », l’OCDE indique que « Les procédures de licenciement applicables aux contrats à durée indéterminée sont particulièrement complexes en France, ce qui pourrait expliquer que les employeurs hésitent à embaucher sur ce type de contrat ».
- Le CPE répond à cet objectif. En même temps, il offre aux salariés des garanties qui sont parmi les plus fortes en Europe : un droit individuel à la formation dès la fin du premier mois, un accès facilité au crédit et au logement, un préavis et des indemnités de licenciement qui augmentent avec l’ancienneté et une indemnisation du chômage dès le 4e mois en cas de rupture.
Ségolène ROYAL, députée PS des Deux-Sèvres : le CPE est « contraire aux intérêts des entreprises qui ont besoin de fidéliser des salariés formés et compétents pour résister à la concurrence internationale ».
- Au contraire, avec le CPE, les entreprises vont pouvoir donner leurs chances à des jeunes qu’elles n’auraient pas embauchés faute de contrat adapté. Elles vont pouvoir construire une relation de confiance avec ces jeunes, les former et leur permettre d’exprimer leurs talents.
- D’ailleurs, les entreprises ont déjà plébiscité le CNE : selon une étude de l’ACFCI, 82% sont intéressées par ce contrat et 68% pensent qu’il va leur permettre de créer de nouveaux postes. Nul doute qu’elles feront également bon accueil au CPE.
- En tout état de cause, les entreprises qui souhaitent proposer un CDI classique à des jeunes pourront continuer à le faire.
Marie-George BUFFET, secrétaire nationale du PC, estime qu’avec le CPE, « on répond à la précarité en légalisant la précarité ».
- Certainement pas. Avec le CPE, on répond à la précarité en permettant aux jeunes d’accéder rapidement à un emploi stable : 2 ans au maximum contre 8 à 11 ans aujourd’hui.
- On répond à la précarité en offrant aux jeunes de nouvelles garanties : un droit individuel à la formation dès le 1er mois, un accès facilité au crédit et au logement, une indemnisation du chômage dès le 4ème mois en cas de rupture.
Jean-Claude MAILLY, secrétaire général de FO, a affirmé sur France 2 que le CPE s’inscrit dans une « volonté de remettre en cause le CDI qui est l’un des fondements du code du travail ».
- Il ne s’agit pas de remettre en cause le CDI. Au contraire. Aujourd’hui, très peu de jeunes y ont accès, 70% d’entre eux sont embauchés en CDD. Le CPE offre à ces jeunes l’opportunité de signer un véritable contrat à durée indéterminée
Laurence PARISOT, présidente du Medef, estime « qu'il n'est jamais bon de traiter les jeunes comme une catégorie à part, il y a un danger à ce que ce type d'approche se retourne contre les jeunes eux-mêmes ».
- Avec un taux de chômage plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale, les jeunes constituent de fait une catégorie à part sur le marché du travail.
- Il faut donc une réponse spécifique à ce problème spécifique. Le CPE en est une.
Laurence PARISOT s’inquiète également des « risques que le CPE parasite le Contrat nouvelles embauches (CNE) ». Rappelant que le CNE offre, « en cas d'accident de parcours, un mois d'indemnité de chômage », contre 2 en cas de rupture du CPE, elle redoute qu’ « un jeune de 25 ans qui se voit proposer un CNE par une très petite entreprise et un CPE par une PME » ne voie un « intérêt objectif » à se tourner vers le second, au risque de « handicaper les très petites entreprises ».
- Le CPE et le CNE répondent à deux logiques différentes. L’objectif du CNE, c’est de lever les blocages à l’embauche dans les très petites entreprises. Celui du CPE, c’est d’apporter des réponses aux problèmes que rencontrent les jeunes sur le marché du travail.
- Un jeune qui serait amené à choisir entre un CNE dans une très petite entreprise ou un CPE dans une entreprise plus grande, ne regardera pas somme seuls critères les garanties spécifiques offertes par le CPE: la nature du poste, le salaire, les conditions de travail sont également déterminants.