La Gauche et l’immigration : entre déni de réalité et irresponsabilité

  • Roland CHASSAIN
  • Politique
La Gauche est traversée par de profondes contradictions
  
D’un côté elle choisit d’afficher publiquement une politique irresponsable pour des raisons purement clientélistes :
Fabius, Lang, Emmanuelli, Strauss-Kahn, Bernard Roman (porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée sur le projet de loi) et les autres appellent à une régularisation massive des clandestins.
 La Gauche préfère fermer les yeux et ne rien faire pour contrôler l’immigration en France.
De l’autre elle envisage dans le secret une politique « d’immigration concertée » fortement inspirée du projet de loi relatif à l’immigration et à l’intégration :
 
 La commission du projet socialiste 2007 propose de créer de nouvelles catégories de visas et titres de séjour en fonction de la qualification des immigrés.
Malek Boutih, secrétaire national aux questions de société, envisage même l’instauration de quotas.
La Gauche n’a jamais mené de politique responsable en matière d’immigration, un peu par lâcheté et beaucoup par idéologie.  
D’ailleurs, le plus souvent, la Gauche a refusé de se saisir de la question de l’immigration, préférant la sous-traiter aux organisations de lutte contre le racisme ou de soutien aux travailleurs immigrés.
La Gauche porte une énorme responsabilité dans la situation de crise actuelle. Dans son récent rapport sur L’accueil des immigrants et l’intégration des populations issues de l’immigration, la Cour des Comptes ne dit pas autre chose, en affirmant que la situation de crise « n’est pas le produit de l’immigration, mais le résultat de la manière dont l’immigration a été traitée ».
La Gauche doit comprendre que l’ouverture des frontières et l’accueil illimité de nouveaux immigrés auxquels l’Etat donne toujours plus de droits ne constitue pas une politique sérieuse et responsable de l’immigration.
 
A toutes fins utiles, voici un florilège de citations sur l’immigration faites par des personnalités de gauche. A de rares exceptions, elles témoignent toutes d’un aveuglement idéologique doctrinaire.
 · Les trop rares prises de position lucides de la Gauche sur l’immigration
 
 Michel ROCARD
 « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » (7 janvier 1990).
François MITTERRAND 
« En matière d'immigration, le seuil de tolérance a été atteint dans les années 70 » (Europe 1, 10 décembre 1989).
 Jean-Pierre CHEVENEMENT
« L'angélisme sans-frontiériste est accélérateur de tous les déséquilibres » (Déclaration à Marseille, 28 juillet 2000).
 « Une immigration massive ne pallierait ni le déclin ni le vieillissement des populations européennes (…) Le recours massif à une "immigration de remplacement" ne serait ni économiquement ni socialement raisonnable. Comme Maurice Allais, prix Nobel français d'économie, le rappelle, pour assurer le bon fonctionnement de son économie un pays a besoin d'infrastructures : écoles, universités, hôpitaux, logements, usines, bureaux ? Or dans les pays industrialisés, le montant global du capital national reproductible est égal à environ quatre fois le montant du revenu national. Il en résulte que, pour bien intégrer un travailleur immigré, un pays devra mobiliser une épargne égale à quatre fois son salaire annuel afin de construire les équipements nécessaires à son accueil. Et, si ce travailleur arrive avec sa femme et ses trois enfants, l'épargne supplémentaire représentera suivant les cas, dix à vingt fois son salaire annuel » (Marseille, 28 juillet 2000).
 
Malek BOUTIH
- Résumé des principales propositions faites par le secrétaire national aux questions de société du PS et ancien président de « SOS-Racisme » dans son rapport confidentiel : « Une nouvelle politique de l’immigration » (Mai 2005) :
 
il propose la suppression du regroupement familial automatique ;
 il préconise une politique de quotas pour gérer l’entrée des étrangers ;
il demande la suppression de la bi-nationalité ;
il préconise une nouvelle législation plus restrictive sur le titre de séjour ;
 
il s’oppose aux régularisations massives des clandestins.
 
- Extraits :
 « Construire une politique de l’immigration est devenu indispensable face au danger de l’extrême droite » (p. 1).
 « Nous [ le PS ] n’avons jamais engagé de véritable politique alternative permettant de mettre fin à la non-maîtrise des flux migratoires. A cet égard, l’action de Jean-Pierre Chevènement se résume plus à des déclarations qu’à une politique alternative claire (…) En instaurant l’asile territorial, temporaire et sans perspective, face à la pression migratoire, cette mesure a considérablement tendu la situation, provoquant l’arrivée de milliers d’étrangers sans aucune politique d’accompagnement » (p. 5).
  « Pourquoi, à notre arrivée en 1997, nous ne pouvions plus annoncer de régularisations massives ? Parce qu’elles ne pouvaient être ni efficaces, ni productives.
Inefficaces puisque, tel que l’ont démontré les expériences précédentes, la régularisation des sans-papiers est rapidement annulée par l’arrivée de nouveaux migrants irréguliers qui forment une nouvelle population de sans-papiers. C’est l’effet « tonneaux des danaïdes » des régularisations.
Contre-productives, parce que régulariser massivement sans changer de politique revient à accepter, donc à e,ncourager, l’existence d’une immigration irrégulière. En effet elle encourage ceux qui, malgré la loi, considèrent que le plus efficace est d’être présent sur le territoire et d’attendre une future régularisation » (p. 5).
 « L’immigration est un apport essentiel à la France quand elle est véritablement contrôlée et organisée » (p. 6).
 
 « Nous proposons de mettre sur pied une politique de quotas des flux migratoires permettant de prévoir les besoins et la capacité d’accueil de notre société » (p. 6).
 
Manuel VALLS
 « Nous aurions aimé qu’immigration et intégration ne fassent qu’un bloc pour déterminer les axes de la politique française d’accueil. La définition d’une politique forte, volontaire en matière d’intégration est une exigence de notre temps. L’immigration (…) est avant tout l’acte quasi instantané marquant l’entrée dans le pays d’arrivée. L’intégration est tout ce qui suit. Et au fond, le passage de l’immigration à l’intégration est la réponse à la question : comment devient-on citoyen ? Voilà pourquoi résoudre le problème de l’intégration dans notre pays, donner un sens à l’arrivée de l’immigrant (…) c’est contribuer à interrompre le processus de délitement avancé de notre lien social. Non, ce n’est pas seulement une amélioration pour les étrangers en France, c’en est une aussi pour le peuple français. C’est permettre à la communauté nationale de redonner un sens à son existence » (AN, 3 juillet 2003).
 Bruno LEROUX
 « J’ai toujours été pour une politique qui affiche clairement des objectifs en matière de quotas » (AN, 3 juillet 2003).
· Les très nombreuses déclarations irresponsables et mensongères de la Gauche sur l’immigration
  
Laurent FABIUS
 Parlant des 200 à 400 000 clandestins qui vivent aujourd’hui dans notre pays : « il faudra les régulariser » (France Inter, 25 avril 2006).
Dominique STRAUSS-KAHN
Il a apporté à l’automne 2005 son soutien à « L’Appel à l’insurrection des consciences pour une autre politique de l’immigration » de la LDH qui revendique, notamment : l’arrêt de toutes les expulsions d’étrangers ; la régularisation des clandestins.
Christophe CARESCHE
« La France a stabilisé, depuis plus de vingt ans, la part des immigrés dans sa population. Elle a donc, globalement, maîtrisé avec efficacité les flux migratoires » (AN, 3 juillet 2003).
  Bruno LEROUX
Il parle, à propos de la question de l’immigration sélective d’un « néocolonialisme migratoire » : « pour un certain nombre de métiers, nous pillons aujourd’hui des pays en voie de développement ».
 
 
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