L'hommage des Saintes Maries de la Mer à Laurent AYME
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Discours de Roland CHASSAIN, Maire des Saintes Maries de la Mer
C’est en mon nom et en celui du Conseil Municipal que je rends hommage, aujourd’hui, à notre doyen, « lou décan » comme il aimait à se nommer lui-même.
Laurent Ayme incarnait à lui seul toutes les facettes du défenseur acharné et passionné de notre culture, provençale et camarguaise, au sens large du terme :
- la langue provençale, bien sûr, cette chère « Lengo Nostro »
qu’il défendait avec une fervente passion, en faisant toujours référence au Maître de Maillane, Frédéric Mistral.
- le chant et le théâtre, à travers notamment la fameuse pastorale Riboun,
- les us et coutumes avec les veillées calendales,
- la tauromachie camarguaise et espagnole.
Ses conférences sur l’histoire de la course camarguaise étaient passionnantes.
Sans oublier sa passion pour la chasse, les « carreto ramado », la littérature et la poésie, l’histoire des Reines d’Arles qu’il ne manquait jamais d’honorer le 1er mai à Arles, pour la Fête du Costume, à travers un poème toujours personnalisé ; bref, tout ce qui fait la richesse et la particularité de notre terroir.
Laurent avait découvert, pour la première fois, les Saintes-Maries-de-la-Mer à l’âge de 10 ans, venu avec sa maman en jardinière de Graveson à Trinquetaille puis avec le petit train de la Camargue jusqu’ici pour le pèlerinage du 25 mai.
Son amour pour la Camargue et notre village ne tarira jamais.
C’est naturellement qu’il s’y retira, il y a près de 30 ans, pour sa retraite, tout en gardant un lien très fort avec son village natal de Graveson.
Avec une mémoire infaillible, intarissable sur tout ce qui touche à notre identité, il était le référent incontournable de l’histoire de ce Pays ; l’un des derniers à avoir connu le Marquis de Baroncelli, Joseph d’Arbaud et bien d’autres illustres personnages de notre région.
Il était le sage que l’on vient consulter pour savoir et apprendre.
La porte de sa demeure était toujours ouverte et ses anecdotes bien aiguisées.
Notre travail actuel sur le patrimoine de notre village lui devra de bien belles pages.
Estimé au sein de toutes les associations où bien souvent il était le doyen dévoué : Nacioun Gardiano, Confrérie des Gardians, Confrérie des Saintes Maries, Félibrige et bien d’autres, il avait la reconnaissance de tous.
Laurent avait également été reconnu par la République comme l’un de ses fils les plus brillants et les plus méritants, et promu Chevalier de la Légion d’Honneur en 2005.
Laurent nous manquera lors de nos rassemblements traditionnels qu’il ne manquait jamais, où ses mots enflammés entretenaient la « fé » : les pèlerinages, toujours conclus avec un « estrambord » communicatif, la Journée Baroncellienne, la Fête de la Maintenance…
Lou décan s’en est allé, après une vie bien remplie, mais son âme planera toujours sur la Capitale de la Camargue et veillera sur nos chères Saintes.
Laurent,
Longo maï au paradis des félibres.
Adessias !